Voici une interview sorti dans "la voix du nord"
" Quentin, chanteur : du grenier à la cave après la Star Ac' ? Pas du tout...
| PARCOURS |
Automne 2008, la « Star Ac' ». Étape d'un parcours qui a commencé par un attrait irrésistible pour la chanson française. Comprenez la chanson « à texte », comme on dit. Pour les paroles, c'est son frère, Alexis. Pour la musique, c'est lui-même, Quentin Lemonnier, un Madeleinois d'adoption qui approche ses 19 ans. Les textes sont solides, la voix puissante, les harmonisations riches et soignées. Rencontre.
PAR PHILIPPE LEROUX
lambersart@lavoixdunord.fr
Au 40 de l'avenue Saint-Maur, à La Madeleine. Dans le salon, des photos au mur. Pas mal en noir et blanc. Tiens, un Doisneau... Sur la table, tasse à café pour le visiteur. Pas loin de là, une guitare...
> Comment c'est venu, la Star Académie ?
« J'habitais encore dans le sud. Je faisais des concours de chant. J'ai été repéré. J'ai d'abord dit "non". J'étais casanier, je ne sortais pas. Et puis je me suis dit "ce n'est pas en restant dans ta chambre que tu vas avancer". Ma mère m'a encouragé, des connaissances m'ont poussé. J'ai envoyé la fiche... »
> Et la suite ?
« J'ai échappé aux présélections, 25 000 candidats. Je suis arrivé directement en demi-finale de casting. On était 80. Après, c'est l'attente, on ne sait pas ce qui va se passer, on ne fait pas de projets, on guette le téléphone. Mais la Star Ac', je voyais ça comme une école, ce n'était qu'un grand concours. »
> Vous avez été sélectionné...
« Oui. J'ai chanté en duo avec Julien Clerc, Johnny, Patricia Kaas... Ça a duré plus de deux mois. ça fait un drôle d'effet. On déboule dans un univers qu'on ne voyait qu'à la télé, qu'on croyait inaccessible. Dommage, on n'a pas l'occasion de parler avec les artistes. Sauf Johnny, autour d'un pot.
Sauf surtout Julien Clerc. Une vraie discussion. Et il m'a proposé de chanter avec lui en duo, au Casino de Paris. Ça s'est fait, en janvier 2009. »
> Qu'avez-vous ressenti, quand vous êtes sorti de la star Ac'
« C'était à la fin des quarts de finale. J'étais resté plus de deux mois. La sortie, c'est ce qu'on appréhende le plus. Et c'est vrai qu'on est mis directement, pas dans la rue mais presque. Mais ma famille était là, mon frère était là. Deux semaines plus tard, je faisais un concert de rue, à Montmartre, sans bling-bling, loin des strass et des paillettes. La Star Ac', ça fait de l'expérience. J'en parle parfois, mais je n'étale pas. Quand je parle, c'est de mes rencontres, de ma musique. Je laisse le côté télé réalité, qui m'indiffère. »
> Et maintenant ?
« On me reconnaît encore du fait de la notoriété Star Ac', mais, il faut exister par soi-même. Je chante avec un batteur, un bassiste un pianiste accordéoniste, un guitariste. On fait des cafés, des salles. Je fais des chansons avec Alexis, mon frère. On échange des idées, il met en forme, trouve les mots. Je fais la musique. J'ai des dates, et en juin, on sort un disque. »
> Quel est votre style ?
« Aucun. Un jour ce sera une chanson à la Mano Solo, le surlendemain un rock à la Noir Désir. Pour les textes, on se téléphone deux heures par jour avec Alexis. Je parle de ce que je vois autour de moi, dans la rue, le bus, le métro, de ce que j'ai vu dans l'actualité, je parle de faits réels. Les gens sont formatés. On peut leur montrer autre chose. S'ils prennent, tant mieux pour eux, et pour nous. » •
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